Cours de psychologie

Risques professionnels

  1. Définition
  2. Le risque professionnel de nos jours
  3. En quoi cela concerne-t-il l’ergonomie?
  4. Représentation du risque et prise de risque
  5. La prise de risque délibéré, en Psychodynamique du travail.

Définition

L’exposition aux risques professionnels désigne trois types d’événements. Ces événements sont définis par le code de la sécurité sociale : les accidents du travail, les maladies professionnelles et les accidents de trajet.

Les accidents de travail constituent des faits précis survenus soudainement au courroux à l’occasion de travail. Ils sont à l’origine d’une lésion corporelle.

Les accidents de trajet se produisent entre la résidence et le lieu de travail. Il concerne aussi les trajets entre le lieu de repos et le lieu de travail, dans le cas où l’opérateur réside dans un hôtel où dort sur place. Etc.

Les maladies professionnelles sont reconnues comme telles si elles sont la conséquence directe de l’exposition d’un travailleur un risque physique, chimiques, biologiques, ou si elles résultent des conditions dans lesquelles il exerce habituellement son travail. Les maladies du travail sont encadrées par un cadre légal précis. Par exemple, le cancer du poumon dit à l’amiante est une maladie professionnelle. Ceci est le maintenant, ce n’était pas le cas il y a 30 ans. Si un professeur d’université à une tendinite, ce n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle.

Le risque professionnel de nos jours

La prévention des risques professionnels est un sujet qui est toujours d’actualité, au moins pour deux raisons : depuis 1990, la France a obligé légalement les entreprises à procéder à une évaluation des risques professionnels et établir un plan d’action, dans le « document unique ».

Cette obligation a été mise en place suite à une directive européenne antérieure. En 2000 ans, un décret imprévu un inventaire obligatoire de ces risques, pas aux documents relatifs à l’évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs. Cela a été réalisé avec l’idée que le document unique comporte une liste de tous les risques professionnels et en face, les plans d’action mise en place pour diminuer ou supprimer ce risque professionnel. Ce cadre légal a aussi mis en place un dispositif de sanctions, le cas échéant. On peut se demander par contre si les plans d’action sont toujours satisfaisants. En effet, proposait une formation concernant le plan de charges à des professeurs d’université par ce qu’ils doivent transporter des écrans de téléviseurs ou magnétoscopes d’un bout de campus à l’autre peut paraître ridicule.

Il y a un nombre important d’accidents et de maladies du travail. Et, depuis 96,97 aux repères une légère augmentation, après une constante. Les résultats sont toujours en baisse en 2006, par rapport aux années 50, mais cette hausse, même minime, interpelle. En fonction du nombre de travailleurs, le nombre d’accidents stagne ou baisse, mais pas de façon spectaculaire. Les enjeux principaux autour de cette question sont la reconnaissance de certaines maladies comme étant professionnelles. Parce qu’elles sont, on ne peut pas, on peut au moins travailler ; donc on a droit à une compensation financière, mais celle-ci ne compense pas la part du salaire que l’on peut y perdre.

type 1999 2004 2006
Accident du travail 717000 692000 46595
Grave 46000 51771 —–
Mortel 717 686 544
Accident du trajet 89000 78280 83022
Grave 9700 10089 8856
Mortel 633 486 384
Maladie professionnelle 24000 36871 42306
Mortelle 201 581 467

En quoi cela concerne-t-il l’ergonomie?

Si l’on fouille ces chiffres, on remarque que les secteurs de populations touchées varient. Il y a deux fois plus d’accidents chez les contrats à durée déterminée et chez les intérimaires que chez les personnes en CDI. On peut attribuer cela à une inadéquation de l’information au poste, à une prise de risque plus importante pour obtenir un travail fixe, à une population plus jeune.

Une étude australienne importée sur 1200 cas d’accident du travail mortel entre 1982 et 1985. Les analyses ont montré que le travail posté avait des effets sur la fréquence des accidents : en comparant les horaires, ils ont rapporté que les accidents sont deux fois plus nombreux et importants lors des postes de nuit. Ceci peut être du à une multitude de facteurs, en fonction des horaires la fatigue est plus importante, la vigilance diminue.

Une étude similaire a été réalisée en Allemagne qui a analysé 1 200 000 accidents du travail, selon leur concurrence en lien avec la durée de travail. Suite à une modélisation statistique, l’étude montre une augmentation exponentielle du risque d’accidents après la neuvième heure de travail consécutive. On remarque aussi un peu typique jusque à la première heure.

Représentation du risque et prise de risque

Les caractéristiques de la situation de travail interviennent sur le comportement du travailleur, par l’intermédiaire de la représentation qu’il en a. Celle-ci est primordiale dans la façon dont l’opérateur va gérer le risque. Il existe toujours une prise de risque, car il est impossible de prévoir les conséquences de ses actes. Ceci dit, et c’est valable pour tous, cette prise de risque d’être plus ou moins importante.

Certains éléments favorisent cette prise de risque. Les éléments centrés sur la personne, peuvent être le manque de formation. On prend des risques par ignorance de celui-ci. Un manque d’information peut aussi entre l’origine. La pression organisationnelle, l’équilibre entre les exigences de production de sécurité peuvent aussi amener à des contradictions qui entraînent des prises de risques. C’est le cas des coursiers, des livreurs qui, face aux aléas du trafic respecte plus ou moins la sécurité routière.

L’accoutumance au danger est aussi un facteur important : le risque n’apparaît plus, car il est intégré au comportement, il fait partie intégrante de la situation de travail et a été sans conséquence jusqu’à présent. On peut prendre comme exemple en conducteur qui roule largement au-dessus de la vitesse limite autoriser sur l’autoroute, mais continue à le faire car il n’a jamais d’accidents avant.

Le rapport au groupe est un facteur qui joue dans la prise de risque. On l’a bien vu dans les cours de psychologie sociale, en groupe, l’individu à plus de chances de prendre de risque, pour faire aussi bien que les autres, en participant à une certaine compétition. Plus la tâche est complexe, plus la réponse est risquée.

Le risque peut par ailleurs être daigné, surtout lorsque celui-ci est mortel. L’opérateur préfère alors ne pas y penser. Le risque n’existe pas. Cela paraît des par exemple pour des laveurs de carreaux. Enfin, il existe ce qu’on appelle l’effet Goldorak : l’opérateur qui a le goût du risque s’identifie un héros. Étant donné qu’il n’a pas eu de conséquences négatives antérieures, il se sent invulnérable. C’est le cas des laveurs de carreaux passionnés d’escalade, qui aurait par exemple tendance à travailler sans harnais.

La prise de risque délibéré, en Psychodynamique du travail.

La Psychodynamique du travail est une discipline qui décrit depuis longtemps les comportements de prise de risque délibéré. Christophe Dejours, fondateur de la discipline, parle de stratégie de métiers. Il montre la mise en oeuvre, dans une situation qui fait peur, de conduites à risque délibéré. Les opérateurs sont conscients du risque, ils en ont peur, mais pour tenir tête au travail, pour s’en extraire, il cherche à se prouver qu’ils peuvent y échapper. Une façon de le faire, c’est de prendre délibérément le risque afin de reprendre la main sur le travail. Ce faisant, ils deviennent acteurs de la situation au lieu de la subir.

Les opérateurs vivent leur travail de façon globale. Il ne dissocie pas production, qualité sécurité etc. au contraire, ils réalisent leur travail en essayant d’optimiser chacun de ces objectifs. La démarche ergonomique tente de prendre les problèmes dans leur ensemble. Elle aide à comprendre le non-respect des consignes de sécurité. Elle peut mettre en évidence les contradictions qui peuvent exister entre la mise en place de protection et les exigences du travail. (Exemple du nom porté bouffon d’oreille chez les mineurs). Cette conclusion est valable pour tous les thèmes abordés par l’ergonomie.

L’analyse des accidents, incidents et erreurs s’intègrent dans cette démarche, en tant qu’indicateur de la différence entre le travail prescrit et le travail réel, de la vague des de la situation de travail et de la compétence des opérateurs. L’analyse ergonomique du travail permet d’établir une relation entre prévention et préoccupation des opérateurs. Elle permet aussi de découvrir des risques non décelés, cachés mais bien présents, qu’elle situe dans le contexte du travail afin de les comprendre et de proposer des actions ne prévention les plus à l’est possible à chaque situation particulière.

Au début de l’analyse, d’ergonomes émirent pas et un peu naïf. Il l’est moins niveau des hypothèses. Cette naïveté du regard permet de concevoir la situation de travail sans a priori.