- Qu’est-ce que la santé?
- Effets néfastes du travail sur la santé : espérance de vie selon les catégories socio-professionnelles
- Des écarts croissants de l’espérance de vie selon les professions
- Type de causalité entre travail et santé
Qu’est-ce que la santé?
La santé est un équilibre dynamique entre bien-être physique, psychique et social tout au long de la vie. La santé dépasse la simple absence de maladie.
Le travail a des effets positifs et négatifs sur la santé. Comme on dit « le travail, c’est la santé », il est source de construction, le développement de compétences, parfois source de satisfaction et de réalisation de soi en tant que personne.
En même temps, le travail est source d’aggressions provenant de l’exposition de l’opérateur à différentes ambiances physiques, contextes temporels, stress, harcèlements etc.
Effets néfastes du travail sur la santé : espérance de vie selon les catégories socio-professionnelles
Les effets néfastes de différents types de travail sur la santé ont été soulignés à travers les chiffres de l’espérance de vie en fonction des catégories socio-professionnelles.
En 2007, l’espérance de vie moyenne en France et de 77 ans pour les hommes et 84 ans ont les femmes.
En 1969, un ouvrier avait une espérance de vie de 72 ans ; 69,2 ans pour les manoeuvres contre 76 ans d’espérance de vie pour les ingénieurs, et 76,7 ans pour les cadres et professions libérales.
En 1989, l’espérance de vie des ouvriers qualifiés est passée à 74,6 ans ; celle des manoeuvres est passée à 70,8 contrats 80 pour les ingénieurs et 79 pour les cadres et professions libérales. On voit qu’il existe des inégalités devant la mort selon la catégorie socio-professionnelle. Les causes de ces morts avancées sont multi-factorielles. Les conditions de travail ne sont pas anodines dans les facteurs influençant l’espérance de vie. Le travail de nuit, en particulier, s’est montré très nocif en termes de durée de vie.
Des écarts croissants de l’espérance de vie selon les professions
Non seulement on note des écarts en fonction des professions, mais la différence s’est creusé avec le temps. En effet, pour les ouvriers qualifiés l’espérance de vie a augmenté de 2,6 ans, et 2 à 1,6 ans pour les manoeuvres. Les cadres et professions libérales ont gagné 2,3 ans. Les ingénieurs, par contre ont gagné quatre ans d’espérance de vie, en 20 ans.
Il serait intéressant d’avoir des chiffres plus récents au pouvoir comparer les espérances de vie en 2008 de chacune de ces professions.
Type de causalité entre travail et santé
Les effets du travail sur la santé peuvent être immédiats différés. Par exemple, une exposition à un bruit de 140 db entrainerait une surdité immédiate. Au contraire, une exposition continue à un son d’intensité 90db entrainerait une surdité seulement au bout de quelques années. Les relations entre le travail et la santé sont extrêmement complexes et peuvent prendre de multiples formes. Rabardel et al. Présente les relations entre travail et santé en 98.
[cf tableau, polycop]
Dans le premier cas, il s’agit d’une relation univoque négative : une relation causale est bien établie est univoque, car une caractéristique du travail entraine toujours le même effet sur la santé. Par exemple, le bruit entre la surdité, le plomb entraine le saturnisme.
Dans le second cas, la relation est réciproque : les conditions de travail ont des conséquences sur la santé, qui vient en retour modifier le travail et via l’activité. C’est ce qui se passe notamment lors d’un chaînage pathologique. Par exemple, dans un service de montage de composants électroniques sur une carte à puce, à forte exigence visuelle, l’activité de travail entraine une déficience visuelle. Ceci amène l’opérateur a atteint et une posture plus près de l’objet, ce qui entraîne à son tour une lombalgie.
Dans le troisième cas, une caractéristique du travail est à l’origine d’une polypathologie. Par exemple, le travail posté en horaires décalés provoque des maladies et troubles du bien-être. Ces troubles comprennent des problèmes gastro-intestinaux, dans une palette large allant du problème de transit modéré à une inflammation de l’intestin, de l’estomac, voire un ulcère. Cela aggrave par la même occasion les affections cardio-vasculaires. De plus, l’OMS a mis en évidence que la perturbation de sécrétion de mélatonine, lors du travail de nuit, (et autre incidences physiologiques) augmentait le risque de développer un cancer. Cela vaut aussi pour les personnes au travail implique des décalages horaires réguliers. Enfin ce travail posté a aussi des effets sur les troubles du sommeil, de l’appétit, nerveux, entraîne une irritabilité et des effets sur la vie sociale et familiale.
Dans le quatrième cas, un cumul de plusieurs causes au niveau du travail a un effet sur la santé. C’est ce qui se passe dans le cas des troubles musculosquelettiques, qui peuvent aller d’affection de type tendinite, plus ou moins graves (syndrome du canal carpien). Ces troubles sont plus à plusieurs causes : un ensemble de gestes répétés qui fut, dans une ambiance froide, avec un mouvement de serrage (pour tenir l’outil avec pression) constitue un terrain favorable au développement des TMS. Les restaurants à huîtres dans lesquelles les écaillés sont dehors à préparer des plateaux, le clic de la souris, l’industrie de la viande sont des secteurs touchés. (On se souviendra de l’option ergonomie en licence 1, dans laquelle on nous a présenté un reportage vidéo sur les préparateurs de barquettes de dinde, qui souffrait de TMS ; et notamment un homme, qui avait été opéré de façon répétée aux poignets, et souffrait des coudes et des épaules, dans des articulations étaient usées prématurément.
La relation entre travail et santé et parfois direct, mais est souvent aussi médiatisé par l’activité de l’opérateur. Ces activités sont complexes et évolutives. Dans ce contexte, l’ergonomie prend en compte la santé au travail au sens large, c’est-à-dire dans ses aspects positifs et négatifs. Les interventions sont cependant évidemment centrées sur les aspects négatifs, lorsqu’il y en a.