Cours de psychologie

Principes généraux des techniques en psychologie

  1. Techniques en psychologie
    1. Objectif
  2. I Principes généraux des techniques
    1. 1 Définitions
  3. 2 Modes d’exercice professionnel du psychologue
  4. 3 Classification
  5. 4 objets d’études et choix méthodologique et technique.
    1. 41 L’objet d’investigation
      1. 411 L’entretient
      2. 412 L’observation
      3. 413 Les questionnaires
      4. 414 Les tests
    2. 42 Contraintes d’usage des techniques
    3. 43 Connaissances et pratiques
    4. 45 Combinaison de techniques
  6. Construire et évaluer l’efficacité d’un certain type de technique
    1. L’exemple de la thérapie cognitive
  7. Les relations entre pratique et recherche
    1. Pratique et recherche sont liées
    2. Principes d’une démarche à visée scientifique

Techniques en psychologie

Objectif

Former aux règles de construction et de mise en oeuvre dans le champ professionel, les usages et méthodes de recueil de données et d’analyse critique
Former à l’usage conjoint de différentes techniques dans la pratique
Former aux différents principes déontologiques

I Principes généraux des techniques

1 Définitions

Les techniques sont des outils, instruments de recueil d’observables. L’entretient, le questionnaire, le test, l’observation sont des outils.

La méthode est l’ensemble de règles, principes généraux qui servent à construire et organiser une phase de recueil de données. La méthode expérimentale, clinique, génétique, différentielle en sont des exemples.

La démarche (scientifique ou expérimentale) est le type de cheminement intellectuel qui organise l’activité du scientifique, c’est à dire un raisonnement et des étapes structurant son activité.

2 Modes d’exercice professionnel du psychologue

Quelque soit le champ d’intervention les différent modes d’exercice professionnel partagent un même souci d’usage raisonné des techniques et des préoccupations déontologiques similaires. Le psychologue peut être engagé dans une activité de recherche, qui a pour finalité la production de connaissances fondamentales sur le fonctionnement humain, à visée générale. Par exemple, expliquer le phénomène des mécanismes d’addiction. L’activité peut aussi avoir pour finalité de produire des connaissances empiriques sur un problème particulier. Par exemple, faire l’état des facteurs associés, à l’adolescence, aux comportements addictifs. Il s’agit alors d’identifier les différents facteurs associés. L’objectif est ici descriptif. L’activité peut enfin être une intervention, qui a pour finalité de transformer une situation particulière ou un comportement particulier, tel que l’action thérapeutique pour faire face à un type de problème: l’objectif est ici de décrire, d’expliquer et d’agir.

Chaque mode d’exercice peut être pratiqué par un psychologue a différent stades de sa carrière. Ils s’alimentent les uns les autres, dans le sens ou une nouvelle problématique de recherche peut provenir de résultats constatés sur e terrain, par exemple, issus d’une intervention.

3 Classification

Les techniques prennent davantage de sens dans l’usage qu’on en fait pour répondre à un problème particulier que dans leur distinction formelle. Ces différences peuvent porter sur l’objet d’application ou le mode d’investigation. Ainsi, dans le cas de l’objet, si l’étude porte sur un individu, on favorisera l’utilisation d l’entretient qui est alors adapté. Au contraire dans le cas d’un groupe, on choisira plutôt le questionnaire, ou l’observation par exemple, dans le cas d’un groupe restreint. Côté mode d’investigation, le degré de liberté est ce qui fera la différence. On aura alors d’un côté les techniques ouvertes (observation libre, entretient non directif/libre) qui laissent plus de liberté et de marge de manoeuvre tant à l’observant qu’a l’observé. De l’autre coté, on trouvera les techniques fermées: les questionnaires a choix multiples sont l’exemple par excellence.

4 objets d’études et choix méthodologique et technique.

Comment choisir la technique la plus appropriée? Le principal critère à prendre en compte est l’objectif que l’on a. Les aspects déontologiques et les contraintes d’usage des techniques viennent ensuite modérer l’idée première. La fiabilité des techniques doit aussi être prise en compte.

41 L’objet d’investigation

Le but de toute démarche est de décrire, d’expliquer ou de transformer. L’objectif est défini de façon plus restreinte dans la pratique de recherche et d’intervention. Il s’agit alors de décrire ‘tel type’ de conduite d’un individu ou d’un groupe. La précision de la définition d’un objet permet de définir la problématique du psychologue et détermine la pertinence des moyens mis en oeuvre pour y répondre.
Le psychologue, au sein e sa démarche, choisit la méthode et les outils qu’il va utiliser. Ce choix ne doit pas se faire en raison d’une adhésion particulière a une orientation théorique, mais uniquement sur la base d’une adéquation avec le problème posé: les dispositifs mis en place par le psychologue répondent aux motifs de ces intervention et à eux seulement. Le psychologue est seul responsable de ses choix méthodologiques et techniques et des conclusions auxquelles il parvient. Pour faire un choix éclairé, il doit connaître les fondements de création de ces méthodes et outils, afin de les utiliser à bon escient.
Chaque technique peut être utilisée pour décrire des conditions et/ou les expliquer.

411 L’entretient

Au delà de leur diversité, les entretiens sont largement répandus chez les praticiens, et est souvent utilisée dans une perspective exploratoire pour aboutir à des hypothèses diagnostiques, guidant par la suite l’intervention. Il peut être aussi utilisé dans des perspectives explicatives. Dans le champ de l’éducation et de la formation par exemple, on peut demander à une personne comment elle a réalisé une tâche afin d’inférer la stratégie qu’elle a mise en place pour la réaliser. (Entretient cognitif). Il convient en particulier pour analyser le sens que les acteurs donnent à leur pratique, aux évènements auxquels ils doivent faire face (a travers leur système de valeur, leurs normes, leur lecture de la situation etc.), analyser une problématique, reconstituer des évènements du passé.

412 L’observation

Elle est particulièrement adaptée pour mesurer et observer tout ce qui est non verbal: évaluer les répétitions de comportements, les codes comportementaux, l’organisation spatiale d’un groupe par exemple.

413 Les questionnaires

Ils conviennent en particulier pour analyser un phénomène social particulier, par exemple connaître l’effet d’une campagne de prévention. Elle permet aussi de connaître une population particulière à travers ses conditions et modes de vie, ses opinions, évaluer les modes d’apprentissages ou encore les types de motivations.

414 Les tests

Ils sont souvent utilisés à des fins de diagnostic et de pronostic, en mesurant des données comportementales comme verbales.

42 Contraintes d’usage des techniques

Le choix de l’outil peut aussi dépendre des possibilités que l’on a sur le terrain, matérielles ou déontologiques (liées a des autorisations, etc.) Par exemple, un psychologue appelé pour une intervention dans une cour d’école, disons à cause de violences constatées, aura la tentation d’utiliser l’observation armée (avec caméra). Il doit cependant pour cela demander la permission aux parent et aux responsables de l’établissement entre autre l’autorisation d’installer de tels dispositifs, le cas échéant, il faudra se rabattre par exemple sur l’observation directe avec une simple grille d’observation, ou encore se contenter d’entretien individuels. Les contraintes peuvent aussi être relatives aux ressources temporelles et financières. Une étude faite sur 6 mois ne sera pas organisée de la même manière qu’un autre qui doit être achevée en deux semaines.

43 Connaissances et pratiques

Savoir où trouver les outils, avoir une idée claire de ce que l’on maîtrise ou pas est important. Même l’entretient nécessite une longue pratique, au même titre que le rorschach. Les connaissances dans l’analyse des données recueillies, qu’elle soit qualitative ou quantitative est importante. Par exemple, connaître les tests statistiques, l’analyse typologique sur la fréquence etc.
La validité et la fiabilité des techniques (leur fidélité) est la précision de l’instrument de mesure: il doit toujours mesure le même concept psychologique, quel que soient le participants, lieux, moments, l’investigateur, etc. Ils doivent être vérifiés en administrant plusieurs fois aux mêmes personnes par exemple, pour vérifier la qualité métrique, la validité du contenu de l’outil, et donc, le fait qu’il capture bien les différentes dimensions de l’objet étudié. La validité de construction doit aussi être vérifiée: il s’agit de vérifier que les énoncés du test/questionnaire offrent une bonne représentation de l’objet étudié, et notamment ne peuvent pas être interprétés de plusieurs façon différentes. La capacité des instrument à mesurer précisément et uniquement les variables étudiées, en écartant les variables parasites se fait en s’assurant que le questionnaire n’est pas ambigu; l’interprétation de la réponse est unique.
Autre point auquel il faut faire attention :la validité prédictive, pouvant porter le substrat psychologique, c’est à dire permettant de savoir si la relation entre mesure d’un concept et d’autres concepts sont liés, sont en conformité avec les prédictions de la théorie. Par exemple, on a prouvé que dans le domaine de l’apprentissage, le sentiment d’autoefficassité et la motivation à accomplir une tâche sont liés, donc il faut vérifier que ce lien existe bien, que cette relation est maintenue, avec un nouveau questionnaire par exemple. Lorsqu’on mesure ces un même échantillon la motivation à partir d’un questionnaire et d’une observation comportementale, un entretien, etc… On évalue ainsi si toutes prédisent l’effet attendu sur le comportement.

45 Combinaison de techniques

Il est possible de combiner des techniques, par exemple, l’entretien et l’observation, ou l’entretien et les tests etc.

Les études sur les connaissances métamnémoniques chez l’enfant, c’est-à-dire sur la connaissance qu’il a du fonctionnement de sa mémoire, est évaluée partir de différents outils.

La première option est de combiner deux mesures verbales : un entretien dirigé, un questionnaire et une mesure non verbale : l’observation. Dans l’entretien, on propose par exemple à un enfant une situation théorique (tu veux appeler ton ami, mais tu ne connais pas le numéro. On te le dit. Est qu’il y a une différence entre aller appeler de suite ou boire un verre d’eau avant ? L’enfant doit alors donner une réponse argumentée.

Le questionnaire comporte des items du type « Quand on te dit un numéro de téléphone, tu te le répète pour ne pas l oublier ». L’enfant doit choisir où il se positionne sur une échelle de 1 à 6 (de jamais à toujours). L’observation consiste à donner à l’enfant des images et lui demander de les classer par difficulté de mémorisation. Les images comportent par exemple une petite fille qui doit apprendre une liste de 5 mots, une liste de 15 mots, etc.

Le but est de voir l’avancée des connaissances sur la mémoire de l’enfant en fonction de son âge. Ces trois techniques permettent de comparer les performances. L’entretien dirigé pose cependant le problème que les tâches sont hypothétiques, ce qui signifie qu’elles sont plus ou moins accessibles à l’enfant. Ces tâches sont indépendantes de l’exécution d’une action.

La seconde option est de combiner tâches précédente avec des méthodes dépendantes de l’exécution d’une action, c’est-à-dire une mesure dépendante d’une tâche qui est, sera ou a été réalisée dans la pratique. Les données verbales prospectives sont celles recueillies lorsque l’on demande à l’enfant ce qu’il pense faire ou comment il évalue sa réussite. Les données verbales concurrentes sont récoltées au cours de l’action. Typiquement, on demande à l’enfant de dire ce qu’il pense à voix haute. Enfin, les données verbales rétrospectives sont celles recueillies lorsque l’action est terminée, on demande alors à l’enfant d’évaluer son score par exemple, s’il s’agit de faire un rappel. En d’autre termes on lui demande d’évaluer dans quelle mesure il a réussit la tâche.

Les mesures dépendant des tâches, non verbales peut être une observation du comportement lors de tâches de mémorisation. Si une personne écrit des mots sur un papier, l’ordre de ces mots donne une indication des stratégies mises en place, comme la catégorisation par exemple, en cas de rappel libre. Il peut être intéressant de comparer les pronostics, et les connaissances des sujets avec ce qu’ils font dans la pratique. Il est par exemple possible qu’ils sachent que grouper des mots par catégories est plus efficace, tout en ayant des difficultés à mettre cela en pratique.

Huet, Escribe et Noury (2007) réalisent une étude sur les adultes. Leur hypothèse est que les buts d’accomplissements de soi ont des effets sur l’utilisation des aides à l’apprentissage, dans le cadre de l’apprentissage en autonomie en environnement informatique.
Deux mesures sont effectuées : celle de l’intention d’utilisation des aides est recueillies par questionnaire. La seconde est une observation comportementale visant à relever les utilisations effectives de l’aide, selon le nombre de clic ou la durée d’ouverture des fichiers, à traver les traces laissées sur l’ordinateur.

Les réponses au questionnaire vont toutes dans le sens de l’hypothèse, mais dans la pratique, on observe des différences entre ce que les gens disent vouloir faire et ce qu’ils font. On distingue trois types de motivations : ceux qui ont un but d’acquisition, de maîtrise du sujet. Ceux là disent vouloir utiliser l’aide et le font effectivement. Ce n’est pas le cas des autres. Le second groupe correspond à ceux qui veulent briller, ont un but de comparaison sociale, dans le sens ou ils veulent une bonne « note » pour épater les autres. Les dires de ces derniers ne correspondent pas à leurs intentions. Le troisième groupe défini correspond à ceux qui ne veulent pas montrer leur incompétence, ceux-ci ne consultent pas l’aide, chose qu’ils croient être un aveu de leur médiocrité.

En somme, il faut faire attention aux méthodes utilisées : celles-ci peuvent influencer les résultats.

Construire et évaluer l’efficacité d’un certain type de technique

attention, ceci n’est pas le cours tel que l’a dicté la prof, étant donné que ce sont des notions qui ont été vues et revues. Pour approfondir ces points ou si votre mémoire n’est plus toute fraiche à ce sujet, référez vous aux cours de cognitive de L2

L’exemple de la thérapie cognitive

Tulving a comparé l’entretien cognitif et l’entretien classique utilisé en psychologie aux techniques d’interrogatoire dirigé normalement employé par a police pour recueillir des information sur des délits. L’entretient cognitif comporte quatre phases.

La première consiste à se remettre mentalement dans la situation, le contexte des faits criminels, environnemental et émotionnel. La seconde consiste à se rappeler un maximum de détails mêmes s’ils semblent insignifiants ou ont un niveau de certitude moindre. Ensuite, il faut rappeler la scène dans un autre ordre chronologique, généralement en partant de la fin et en remontant jusqu’au début. Enfin, il faut rappeler la scène en prenant le point de vue d’une autre personne impliquée.

La première étape se justifie par le fait que l’information est plus facilement accessible si les circonstances de rappel et d’encodage sont similaires*

La seconde étape peut permettre de rappeler tout ce qui concerne la scène, les informations stockées au moment de faits peuvent être liées à des détails insignifiants, en les énonçant, ils peuvent servir d’indice de récupération puissant, pour accéder à ses souvenirs avec une plus grande facilité.

La troisième et quatrième étape sont basées sur le concept du script. Le changement de l’ordre de remémoration évite les ajouts de faux souvenirs liés au script, à ce que l’on attend de ce genre de situations, la connaissance qu’on en a, alors que cette même connaissance aura tendance à inhiber les souvenirs qui ne correspondent pas au script ou sont en contradiction avec lui. Raconter l’histoire en partant de la fin évite l’activation du script et donc ses interférences.

A l’inverse, adopter un point de vue différent active d’autres scripts, qui permettent parfois de rappeler des indices qui sont cohérent avec ces scripts là, alors qu’ils étaient en contradiction avec le script associé à son propre point de vue. En parallèle, l’information inventée en fonction du script de départ est moins facilement évoquée de cette façon.

Lors de l’expérience, des étudiants on regardé une séquence vidéo représentant une scène de crime, et une semaine plus tard, se sont présentés au commissariat où ils ont été interrogés par la police de même que le serait un témoin. Ensuite, la moitié des agents de police a reçu une formation à l’entretien classique de la psychologie, l’autre moitié à l’entretien cognitif. Le groupe ayant été interrogé ensuite par entretien cognitif a eu de bien meilleurs rappels, et moins d’erreurs. Particulièrement meilleur que l’entretien dirigé utilisé par la police, qui influence le témoin par es questions.

Les trois qualités de l’entretien cognitif sont que l’accent est mis sur le rappel libre et spontané, cela conduit à des rappels plus exacts que si l’information est obtenue à partir de questions. L’entretien cognitif influence aussi moins le témoin, puisqu’il y a moins de questions posées. L’information est par ailleurs plus accessible et la remémoration est meilleure et plus détaillée. Le témoin est par la même occasion plus résistant à la suggestion.

En conclusion, le choix d’une technique particulière doit toujours être sous tendue par un fondement théorique à sa base.

Les relations entre pratique et recherche

Pratique et recherche sont liées

Les praticiens doivent se tenir au courant des avancées de la recherche, adapter ses méthodes au besoin et peut être amené à faire de la recherche pour certains cas nouveaux auquel il peut être confronté. Le chercheur, lui doit garder à l’esprit les applications possibles des recherches qu’il entreprend. La recherche peut amener à des modifications de la pratique, et la pratique / le terrain peut soulever des questions pour la recherche.

La principale différence entre chercheur et praticien est que le praticien répond à la demande d’un client, à laquelle il devra répondre, la problématique ne vient donc pas de lui mais est extérieure à lui. au contraire, le chercheur peut choisir sa problématique, limité uniquement par le cadre théorique et éventuellement les questionnements du moment.

Dans les deux cas, la démarche reste à visée scientifique. Une fois la problématique choisie, on va entamer une observation ou des entretiens qui permettront de penser une ou plusieurs hypothèses prédiagnostiques ou hypothèses de recherche. Le psychologue va alors chercher à vérifier son hypothèse ou la peaufiner. A l’aide d’outils choisis, le psychologue va analyser la situation et infirmer ou confirmer son hypothèse. Dans les deux cas, ce qui est recherché est l’administration de la preuve.

Ce qui varie de nouveau, ensuite est ce qu’on fait des résultats, dans un cas, ils servent à établir un diagnostic et proposer un traitement, dans l’autre ils servent de base à la rédaction d’un article scientifique qui sera au final publié dans la presse spécialisée, pour être à disposition des praticiens.

Principes d’une démarche à visée scientifique

Les conditions humaines sont à rechercher dans les relations de l’homme à son entourage et son environnement. Ces conditions trouvent donc leur causes dans ces éléments, mais attention à ne pas confondre causalité et covariation. Un enfant agité regardant par la fenêtre ne l’est pas parce qu’il regarde par la fenêtre, par exemple. Il faut de plus toujours prendre en compte un risque d’erreur, celui des probas lors des analyses statistiques de données.