Cours de psychologie

Structuration névrotique

  1. Névrose obsessionnelle
    1. Causes de la névrose obsessionnelle
    2. Expression de la névrose obsessionnelle
      1. Expression de la personnalité
    3. Symptomatologie
      1. Les symptômes sont polymorphiques
      2. La regression vers la pensée
      3. La défense inopérante
    4. Origine
    5. Lectures conseillées sur la névrose obsessionnelle
  2. La névrose hystérique: une maladie prédominante chez les femmes
    1. Un polymorphisme symptomatique
      1. Des manifestations physiques sans causes physiques apparentes
      2. Symptômes de conversion psychique
      3. Les fugues psychogènes
      4. Le diagnostics requiert de retrouver multiples symptomes
    2. Lectures conseillées

##Structuration névrotique compensée

La structuration névrotique compensée s’organise autour du complexe d’oedipe et est caractérisée par le primat du principe de réalité sur le principe de plaisir. L’essentiel du conflit se joue entre les désirs et les défenses, produisant une angoisse appelée angoisse de castration (ou de culpabilité). Dans la structure compensée, cette angoisse est traitée par le refoulement.

Lorsqu’il y a décompensation,(apparition d’une pathologie), l’angoisse devient plus massive, plus importante et n’arrive plus à être traitée par les défenses habituelles, dont le refoulement. C’est là que le symptôme apparaît, permettant de gérer, prendre en charge l’angoisse excédentaire. Le symptôme transforme l’angoisse soit par repli via un activisme pathologique (hyperactivités, activité très voire trop importante), un activisme moteur (obsessionnel, compulsif), mental (phobie) ou au niveau de l’idéation par un activisme fantasmatique (hystérie, mise en scène reconstruite en permanence) et enfin, il peut être interprétatif (hypocondrie).

Névrose obsessionnelle

Causes de la névrose obsessionnelle

Il s’agit là d’une régression au stade sadique-anal, soit le second sous stade du stade anal. L’influence sur les défenses de cette fixation est que le refoulement est suppléé par d’autres défenses dont notamment les formations réactionnelles : rituels, pensée magique, annulation (chercher à annuler une mauvaise action que l’on a fait par une bonne par exemple). Etre très ou trop gentil est aussi une caractéristique des personne obsessionnelles, accompagnées de pensées de type « je suis trop bon, je me fais toujours avoir…). Là-dessous se cache une importante agressivité qui ne passe pas la barrière de la censure et est transformée en son contraire (renversement de la pulsion).

Expression de la névrose obsessionnelle

Cette névrose s’exprime par des ruminations en une obsessionnalisation de la pensée. On parle d’ailleurs de pensée obsédante. Les rituels servent à s’apaiser pour ne pas se laisser envahir par une pensée. Ainsi le sujet en vient à se dire que s’il ne croise qu’un seul feu rouge lors de son trajet vers le travail sa journée se passera bien. Il peut ainsi en venir à rentrer chez lui et refaire le trajet jusqu’à ce qu’il ne croise qu’un seul feu rouge. C’est une contrainte psychique interne qui s’exerce et la personne lutte contre elle en se raisonnant, tente de se retenir. Elle y cède en fin de compte, mais contre son grès, il y a donc une lutte intérieure face à ça ; on est loin de la belle indifférence hystérique. Plus on y résiste, plus elle devient importante. On considère la pensée obsédante comme pathologique lorsqu’elle occupe plus de 3 ou 4 heures par jour.

Expression de la personnalité

Au niveau de l’expression de la personnalité, elles sont caractérisées par le doute à tout sujet, ce qui entraîne des scrupules, quel que soit le choix effectué. Sur le long terme cela amène à ne plus faire de choix du tout, et entraîne une inhibition de l’action. Le conflit psychique ici est caractérisé par des actes ou idées que le sujet ne veut pas avoir, mais ne peut pas empêcher.

Symptomatologie

Les symptômes sont polymorphiques

Ici aussi, un polymorphisme symptomatologique peut être observé. Il n’y a pas deux obsessionnels identiques. Mais très souvent, on a une isolation qui consiste à isoler une pensée ou un comportement doté d’une signification inconsciente, de façon à ce que leur connexion avec d’autres pensées et comportements soit rompue. Normalement, tout est connecté : tout est présent tout le temps, indépendamment de lui, et a un effet sur la vie. Toute représentation entre en résonance avec d’autres. Le mécanisme d’isolation sépare une représentation de son affect et des représentations qui lui sont liées.

La regression vers la pensée

Par exemple, le vert est une couleur qui est spontanément associée aux trèfles, à la pelouse, à la chance, à la nature etc. Si le vert est associé à quelque chose d’angoissant, comme la couleur d’une pièce (on voit du vert partout), cette représentation est isolée, mais aussi tout ce qui est en rapport avec elle de ce fait (personnes, lieux etc.) Ca peut être une réflexion qui fait se sentir honteux, comme un évènement traumatique. Cet isolement est perceptible sous forme de pauses dans le déroulement de la pensée. Dans certains cas, on peut observer une substitution de la pensée aux actes. C’est-à-dire qu’on a un refoulement doublé d’une isolation, et on régresse vers la pensée (on n’a donc plus recours a l’activité libre).

La défense inopérante

On a aussi le contrôle obsédant : vérifications, rangements, collections, accumulations, méticulosité… Le rite obsessionnel est un ensemble d’obsessions compulsives à caractère conjuratoire mis en place pour canaliser l’angoisse. Bien sur, la conjuration ne marche pas, ce qui conduit à devoir recommencer le rituel chaque jour de nouveau. Il s’agit d’une défense inopérante. C’est bien parce que ce type de défense échoue que le sujet, petit à petit, s’enferme dans la seule mentalisation. C’est ce qu’on appelle de la pensée aux actes. Il ne sont plus utilisés parce qu’ils ne marchent pas. Ce type de défense a en fait l’effet inverse de celui qui est escompté.

Origine

Pour qu’il puisse y avoir régression, il faut qu’il y ait fixation de l’enfant au stade sadique anal. L’enfant expérimente le plaisir de l’expulsion, de rétention et la puissance de l’agressivité. Le conflit joue entre les pulsions refoulées et les prémices d’un surmoi particulièrement interdicteur et rigide. Il y a alors une bonne ou mauvaise image : ce qui prévaut est une inversion de la pulsion « j’ai envie de » en la renversant en « je n’ai pas le droit de ». Le déplacement se met aussi en place à ce moment là. La personnalité obsessionnelle est extrêmement liée à ces mécanismes.

L’enfant du stade sadique anal est par essence obsessionnelle. C’est le moment où l’enfant a besoin de rituels pour traverser ses journées. C’est par exemple la grande époque de collections, du rituel du repas et du coucher. Si quelque chose accroche à ce stade là (maladie, peur, parents en déplacement) on peut avoir une fixation partielle (un point d’appel) à ce niveau.

Lectures conseillées sur la névrose obsessionnelle

Voir le cas Dora de Freud, ou le cas de l’homme aux rats pour des exemples concrets. Ils sont décrits dans le livre Cinq psychanalyses que vous pouvez acheter ou qui est certainement disponible dans votre bibliothèque universitaire. Pour en savoir plus sur les névroses et autres types de régressions, le livre Névrose et Psychose est court mais très profond et explique bien les processus menant aux décompensations psychologiques. Trois mécanismes de défense décrit très bien les processus de refoulement, déni et dissociation associés à certaines névroses ou psychoses.

La névrose hystérique: une maladie prédominante chez les femmes

Cette pathologie est prédominante chez les femmes, bien que retrouvées aussi chez les hommes. On peut la rencontrer dans toutes les tranches d’âge à partir de 6/7 ans, bien que ce soit rare. Cette maladie n’apparaît pas avant, car elle sous entend l’accès à l’oedipe. En général elle se déclenche en fin d’adolescence ou pendant le jeune age adulte. Son mode d’expression est très variable en fonction des époques : somatisations, manifestations atténuées, crises de nerfs etc. La névrose hystérique correspond à des symptômes psychiques marqués par des symbolisations, celles-ci étant éventuellement déplacées sur le corps (converties).

Un polymorphisme symptomatique

L’hystérie présente un polymorphisme symptomatique : classiquement, elle se manifeste par des critères ou symptômes comportementaux (conversion somatiques), par des critères psychiques (de « caractère »), qui se traduisent par une grande demande affective, car l’hystérique a besoin d’être soutenu, étayé, porté et rassuré etc. Ce sujet est par ailleurs très expressif, il dramatise, et est aussi très suggestionner (mais pas dans le sens de l’hypnose). Qu’on lui dise qu’il a une petite mine un matin de pleine forme et sa journée sera ruinée.

Des manifestations physiques sans causes physiques apparentes

Concrètement la conversion hystérique est une perte ou une altération de certains fonctions physiques ou psychiques sans substrat (ou substrato, ou base) organique. Par exemple, la paralysie est indépendante de la condition des nerfs. Cette conversion somatique s’exprime souvent au niveau des organes touchant à la vie relationnelle. Ils sont voyants et gênant au niveau de la relation à autrui. Ce peut être par exemple la marche, la parole, la vue, etc. sans qu’une cause organique puisse venir expliquer les malfonctions. On parle de belle indifférence du sujet hystérique, qui n’a aucune conscience de ses conflits psychiques, toute la souffrance tant évacuée par le symptôme. Celui-ci s’accompagne d’ailleurs souvent de bénéfices secondaires, et la gène qu’ils occasionnent pèse moins lourd que les avantages que le sujet en tire. Ce n’est pas pour autant de la simulation.

Par exemple, les troubles peuvent être moteurs, et se présenter sous forme de crises d’épilepsies, de mouvements anormaux (tics), de troubles de la phonation (difficulté à articuler, paralysie de la mâchoire), d’hypoesthésies (perte de la sensation), d’algies (douleurs) d’otalgies, névralgiques…

Les troubles peuvent aussi être sensitifs : frigidité, trouble des organes sensoriels (vision, audition, goût…). Enfin, il peut s’agir de troubles fonctionnels, c’est-à-dire venant gêner le fonctionnement organique. Il peut s’agir de troubles de la déglutition, de la miction, de la respiration avec sensation d’étouffement.

Symptômes de conversion psychique

Ils existent mais ne sont pas toujours présents. La conversion psychique aboutit à un état proche de l’état hypnotique dans lequel on peut perdre complètement ou partiellement conscience de son identité et corps. On parle aussi de pseudo coma, d’états crépusculaires, ou états seconds. Le sujet est alors étranger à lui-même et peut souffrir de trouble disassociatifs. Ceux-ci se traduisent par une perte momentanée des fonctions d’intégration de la conscience identitaire, allant du simple trouble de la mémoire (amnésie, souvent sélectives) à des illusions amnésiques ou fabulations (qui embrouillent la biographie). Par exemple, un hystérique pourra dire j’ai perdu mon frère aîné, alors qu’il a connaissance d’un enfant mort né ou d’une fausse couche de sa mère avant sa propre naissance.

Les fugues psychogènes

Les fugues psychogènes, très souvent amnésiques (le sujet ne s’en souvient pas après coup), se présentent ainsi : la personne quitte le lieu de résidence en un départ spontané, pour plusieurs jours et ce sans prévenir personne. On parle de fugues car celles-ci sont spontanées, non préméditées. Elles peuvent aussi se traduire sous forme d’épisodes de somnambulisme actif (avec exécution de scènes imaginaires) et peuvent être accompagnées de l’apparition de personnalités multiples. Chez les psychopathes, ces symptômes sont plus attendus de part le morcellement de leur moi, mais ces symptômes peuvent apparaître de façon transitoire, et souvent associé à une fugue psychogène passée sous amnésie. Les cas sont rares, mais loin d’être marginaux. Les états de dépersonnalisation (perte de sentiment d’intégration du moi) est souvent accompagné d’une déréalisation (perception distordue de l’espace et du temps) donnant par exemple l’impression que les pièces grandissent ou rétrécissent autour de soi. L’hystérique contrairement au psychopathe, a conscience d’un sentiment étrange et de l’irréalité de la chose.

Le diagnostics requiert de retrouver multiples symptomes

Pour porter un diagnostic de pathologie hystérique, il faut retrouver un certain nombre de ces symptômes, mais on n’est pas obligé de tous les avoir pour être hystérique. Souvent, un à trois signes sont présents par exemple. Ces symptômes doivent être dominants. Il se peut qu’il y ait d’autres symptômes, comme la phobie, mais ceux-ci doivent rester au second plan. Le tableau n’est jamais pur. Ces symptômes doivent par ailleurs être présents et durables. Le diagnostic d’hystérie vient après un long parcours médical (analyses, etc.) Il y a souvent adjonction de symptômes phobiques.

Lectures conseillées

Etudes sur l’hysterie retrace les travaux de Freud et Breuer. L’hysterie sur scène a une approche plus chronologique qui m’a personnellement permis de mieux cerner les spécificités des différents cas. Les névroses est un retour aux sources et permet de comprendre le travaux de Freud plus en profondeur.

Et pour se détendre, pourquoi ne pas réviser en lisant Psychanalyse des contes de fées?