Cours de psychologie

Influence sociale : définition

  1. Influence sociale, conflit et dynamiques de changement
    1. Introduction
    2. L’influence sociale : définitions et remarques générales
    3. Schéma général, paradigme de l’influence sociale
      1. Différent niveaux d’influence
      2. L’ambivalence entre libre arbitre et influence sociale
      3. Besoin de l’individu et acceptation de la réponse d’autrui
      4. Lectures conseillées
    4. II Les différents formes ou modalités de l’influence sociale
      1. 21 la normalisation
        1. 211 Définition
        2. 212 Conditions d’apparition
        3. 213 Expérience de référence
    5. 22 L’influence par conformité (conformisme, conformisation, influence majoritaire)
      1. 221 Définition
      2. 222 Conditions d’apparition
      3. 223 Expérience de référence
    6. 23 Phénomènes d’obéissance ou soumission à l’autorité
      1. 231 Définition
      2. 232 Expérience

Influence sociale, conflit et dynamiques de changement

Introduction

Si entrer en communication avec autrui est s’exposer au risque de voir ses croyances, représentations, opinions remises en question, par la connaissance des représentations et opinions d’autrui, c’est risquer d’être transformé par l’autre ; mais c’est aussi pouvoir provoquer le changement chez l’interlocuteur, souhaités ou redoutés par l’individu. Ceci consiste en l’un des enjeux essentiels qui sont négociés dans le contrat de communication.

Cela montre combien ce contrat pose des limites dans lesquelles les chances d’être informé se double aussi du risque d’être déformé par autrui. Ceci est essentiel pour comprendre la stabilité d’une organisation sociale : le conformisme, conservatisme, la reproduction sociale, mais aussi les processus qui la font évoluer : le double face des processus d’influence comme facteurs de conservation et de nouveauté constitue un objet plus complexe, étudiable selon trois axes de réflexion. L’influence suscite de nombreux travaux et expériences dès les années 1930. L’influence sociale a été le lieu d’un renversement épistémique important qui concernait la primauté du conformisme et de l’influence majoritaire.

Par exemple, Moscovici ayant travaillé sur l’innovation, se focalise autour du conflit de l’influence sociale minoritaire trop sous-estimée. Les nouveaux modèles théoriques tentent d’intégrer le conflit avec l’autre.

L’influence sociale : définitions et remarques générales

1982 : Willem Doise (Genève) définit les processus d’influence sociale comme régissant les modifications de perception de jugement, d’opinion, d’attitude ou de comportement d’un individu, provoquée par sa connaissance des perceptions, jugements, opinions d’autres individus. Il faut distinguer les phénomènes d’influence (on a bien constaté un changement chez la cible) qui peuvent être observés, et les processus ou mécanismes qui sont par définition inobservables. On parlera de changement manifeste, de réponse publique pour un changement de comportement, contre un changement de représentation appelée changement latent ou réponse privée.

Schéma général, paradigme de l’influence sociale

Dans toute expérience, le dispositif est disposé de la même manière et organisé selon trois étapes. On demande dans un premier temps à un individu son avis à propos d’une situation (réponse R1), en second on lui communique la réponse d’une autre personne, d’un autre groupe (différente de celle de l’individu). Dans un troisième temps, on redemande son avis au sujet (réponse R2) pour voir s’il a modifié sa réponse initiale.

Différent niveaux d’influence

G. de Montmollin définit différent niveaux d’influence en 1977 : Si la réponse est identique en R1 et R2, on parle d’indépendance. Si la réponse R1 a changé pour s’aligner à la réponse d’autrui, on parle de conformité. Une réponse positionnée entre les deux avis est in compromis. On peut aussi observer une réponse similaire à la réponse d’origine R1, mais plus prononcée, durcie, catégorique, on parle alors d’anticonformisme. Enfin, dernier cas, il se peut que la nouvelle réponse ait non seulement changé mais aussi devenue plus appuyée que celle d’autrui, il y a alors polarisation (ce qui suggère une intériorisation active)

L’ambivalence entre libre arbitre et influence sociale

Il y a ambivalence lors de la décision de changer ou non de point de vue, car le nombre d’informations personnelle, directe, liée à l’expérience, est de plus en plus limité et restreint comparé à la médiation sociale, les journaux, la rumeur publique.

Il est normal de recevoir d’autrui l’information que l’on ne peut pas vérifier par soi même (c’est l’exemple de la rumeur), mais en même temps on doit conserver son libre arbitre. Dans une société qui valorise le libre arbitre, l’individualisme, etc. (sous peine d’être relégué au niveau de mouton de Panurge, de grégaire, de pigeon…), l’individu qui se laisserait facilement influencer, être influençable, manipulable est mal vu, d’où naît une inquiétude sur l’éternelle question que se pose l’individu quant aux limites de son courage et peur, de sa lucidité et aveuglement, de sa liberté et de sa dépendance.

Besoin de l’individu et acceptation de la réponse d’autrui

Qu’est ce qui peut alors nous conduire à modifier notre position après avoir entendu celle d’autrui ? Quels besoins de l’individu sont satisfaits à travers l’influence sociale ? Il existe deux grands types d’explication.

D’un côté, elles remplissent des besoins socio affectifs importants, au niveau de l’estime de soi, de l’approbation sociale, l’affiliation à un groupe, la relation de sympathie, d’amitié, de voir ses opinions reconnues par les autres. A ces besoins sont liés des questions d’identité sociale, qui ferait que lorsque autrui propose une réponse très différente de la notre, on ressentirait cette non identité comme un risque de rupture de la relation et une peur, un sentiment de privation (compagnie, estime, affection etc.)

La seconde explication consiste à dire qu’elle satisfait des besoins cognitif : besoin de connaissances, de certitudes de vérité : la recherche de certitude, de vérité correspondrait à un besoin fondamental chez tout individu au point que chaque fois qu’un individu manque de preuves objectives pour asseoir son opinion, celui des autres va prendre beaucoup d’importance, car c’est dans le partage que l’information se forme comme vérité. Peu importe le contenu, l’identité de jugement est gage de vérité, de validité, il résulterait donc de l’état aversif de manque de certitude.

Lectures conseillées

Nous parlons de Doise dans le cours, notez que son livre Psychologie sociale expérimentale est très clair et constitue une bonne introduction en psychologie sociale. Le livre de Montmollin sur l’influence sociale est particulièrement intéressant, je me suis régalée en le lisant et n’avais pas vraiment l’impression de réviser en conséquence. Pour ce qui est de la dynamique des groups, Le groupe en psychologie sociale m’a été très utile jusque dans ma vie professionnelle.

II Les différents formes ou modalités de l’influence sociale

21 la normalisation

211 Définition

Il y a normalisation chaque fois qu’un groupe est confronté à un problème auquel personne ne peut fournir de par son expérience, sa compétence ou son statut de solution toute faite. (Amado & Guidetti, la dynamique des communications dans les groupes) Elle conduit à la genèse d’une norme dans le groupe.

Une norme est un ensemble de valeurs largement dominant et suive dans une société donnée, impliquant des sanctions en cas de non respect, dans un champ d’interaction complexe. La norme est non seulement apprise mais aussi socialement désirable et donne toujours lieu à des jugements de valeur. Par exemple, Nicole Dubois a réalisé des travaux sur la norme d’internalité, c’est-à-dire l’aptitude à expliquer ce qu’il nous arrive en s’en attribuant la responsabilité, en trouvant la causalité dans une ensemble d’aptitudes, de dispositions internes au sujet (projet, compétence, responsabilité).

L’effet de normalisation se manifeste par une convergence es opinions vers une position centrale ou moyenne. Ce comprimes devient alors la norme.

212 Conditions d’apparition

Il existe au départ une situation où une pluralité de normes, de réponses, de jugements considérés comme équivalents rendent une situation ambiguë, incertaine. Ces points de vue différents émanent d’individus ayant le même statut et peu engagés, dumoins pas assez pour refuser de faire des concessions. La situation d’interaction en petit groupes vise à diminuer le risque de conflit. Il en suit une tendance à rapprocher les différentes positions, en nivelant les différences et en limitant ainsi les risques de conflit.

213 Expérience de référence

On étudie la perception de l’effet autocinétique.

L’effet autocinétique est la perception d’un mouvement dans un point lumineux distant ou très petit et immobile, en l’absence de tout repère (noir complet). Cette expérience menée par Sheriff donne lieu à une évaluation individuelle et en situation de petit groupe. L’effectif est divisé en deux groupes : l’un passe d’abord la situation individuelle, puis refait l’expérience en groupe, l’autre fait d’abord une passation en groupe, puis individuelle dans un second temps.

En situation individuelle, on remarque l’apparition d’un standart personnel : les différentes estimations de la personne vont varier de moins en moins autour d’une valeur considérée comme une norme individuelle.

En situation de groupe, on remarque l’apparition d’une norme collective de jugement, par un effet de convergence interindividuelle. Connaissant la réponse des autres, les réponses postérieures des individus se rapprochent progressivement les unes des autres autour d’une valeur moyenne. Ce phénomène de convergence interindividuelle se fait comme si tacitement, les individus avaient quelque chose à négocier, peut être d’éviter de rentrer en conflit par trop de différences dans leurs positions.

Les sujets passant l’épreuve en groupe en premier lieu conservent la norme collective comme norme personnelle, celle-ci est donc intégrée. On peut expliquer cela de différentes façons, il s’agit peut être d’un besoin de reconnaissance, de valorisation de soi, de réduction de l’incertitude qui est à l’origine de ce phénomène.

22 L’influence par conformité (conformisme, conformisation, influence majoritaire)

221 Définition

La situation est la suivante : Pierre est enfin rentré dans le comité étudiant. C’est sa première réunion et il considère très importante sa présence ici, parce qu’il compte bien réfréner, tempérer les actions du comité, qu’il juge trop extrêmes. Il éprouve le désir d’éviter ainsi un choix trop limité, et de représenter la majorité silencieuse qui préfèrerai d’autres moyens d’action. Il va leur en faire voir, et tenir sa position, pour faire changer les choses -enfin.

Arrivé sur place, il se sent un peu exclu : les autres se connaissent déjà tous, blaguent ensemble, et semblent bons amis. Les anciens parlent en premier : Le président du groupe annonce d’abord ses intentions, idées qui sont à l’opposé de celles de Pierre, par un long discours enflammé. Le second parle ensuite, soutenant le premier. Le troisième appuie lui aussi cette position. La quatrième la critique en disant qu’il faudrait aller encore plus loin dans ce sens. Le cinquième est lui aussi tout à fait en accord avec cela. Pierre ne s’était jamais senti aussi petit dans ses souliers. A son tour de parler, après moult raclements de gorges, tous les yeux braqué sur lui, l’air de demander si celui ci est un type bien, Pierre conclut d’une petite voix que « le débrayage peut faire bouger le mouvement ».

Ici par conformité ou influence majoritaire, il y a conformité quand un individu ou une minorité modifie son attitude, comportement, afin de le mettre mieux en harmonie avec le comportement ou l’attitude d’un groupe. (Lévine & Pavelchak in Moscovisci Psychologie sociale)

L’influence de la majorité exercée sur l’individu ou la minorité pour le(s) conduire à se rallier à la norme dominante dont cette majorité est porteuse se fait sans pression directe : c’est la minorité elle-même qui se met la pression, Pierre n’a pas été menacé, il s’est imaginé menacé.

Là où la normalisation visait à l’évitement d’un conflit, la normalisation vise à la réduction d’un conflit, en éliminant tout point de vue qui risquerait de remettre en question l’identité du groupe.

222 Conditions d’apparition

Il faut qu’il existe une norme d’objectivité indiquant qu’il existe une bonne réponse à la question posée. Il existe un groupe « nomique » porteur de na norme, l’ayant fortement intériorisée et essayant de la défendre activement. Ils sont en présence d’un groupe anomique, minoritaire, c’est à dire dépourvu de cette position fortement intériorisée.

223 Expérience de référence

Asch a réalisé une expérience en 1952, après avoir fui l’Allemagne nazie, il voulait montrer que dans les situations les plus extrêmes, l’individu pouvait garder son libre arbitre, et donc une position rationnelle.

Son dispositif consistait à demander à des individus en situation de groupe de réaliser une tâche non ambiguë : définir parmi trois traits celui qui était de longueur égale à un odèle. Une bonne réponse s’impose dans ce cas. Le groupe est cependant truqué et une majorité du groupe est composé de compères qui sont là pour donner tous la même mauvaise réponse, le comportement du seul sujet naïf de chaque groupe de 6 est alors observé.

Contrairement aux attentes de Asch, un sujet naïf sur 4 s’est conformé, et 38% des réponses ont été influencées. Cette expérience met en évidence le suivisme des individus qui se conforment non car ils sont convaincus mais par peur de se démarquer.

Y a-t-il conflit ou pas ? Le sujet naïf joue son insertion dans un groupe, l’évitement concerne ici un conflit de type relationnel. Le sujet doit se poser les questions suivantes : Est-ce que cela vaut le coup de donner une réponse si différente ? Par intériorisation certains peuvent même en venir à oublier l’intériorisation et prendre l’idée comme étant la leur à l’origine. Qu’est ce que j’ai à y gagner ? Au mieux je me trouverais marginal. Il s’agit là d’un conflit intrapersonnel.

23 Phénomènes d’obéissance ou soumission à l’autorité

231 Définition

L’obéissance a lieu lorsqu’un individu modifie son comportement afin de se soumettre à l’ordre direct d’une autorité légitime. (Lévine et Pavelchack in Moscovisci : psychologie sociale, PUF, 1984)

Ce n’est pas dans ce cas de l’influence à proprement parler car il existe une pression explicite, extérieure, émanant d’une autorité légitime dans la situation, alors que la pression est implicite et exercée par des pairs dans le cas de l’influence. Ce n’est pas de l’influence sociale car celle-ci s’exerce par la simple connaissance de l’opinion d’autrui : la notion d’ordre va non seulement impliquer une pression mais aussi implique une surveillance active, alors que dans la conformité par exemple, l’influence se produit sans que le groupe surveille l’individu.

232 Expérience

Nous détaillerons ici la fameuse expérience de Milgram, réalisée entre entre 1960 et 1962, qui a inspiré des films comme I comme Icare, Costa-Gavras et d’autres…

Milgram a passé une annonce recrutant des sujets pour une expérience sur la mémoire, plus précisément l’influence de la punition sur la mémoire, rémunérée 4 dollars pour une heure de participation, au moment désiré par le participant (journée, soir, week-end).

L’expérience se déroulait ainsi : suite à une tirage au sort truqué, le sujet naïf se retrouve expérimentateur, et une sujet complice joue le rôle de l’élève. On demande alors au sujet naïf de lire des couples de mots à l’élève, et de vérifier s’il les a retenues. En cas d’erreurs lors du rappel, il est chargé de lui administrer un choc électrique. Ce choc doit être augmenté de 15 en 15V jusqu’à un maximum de 450V, suite à quoi l’expérience prend fin. Bien entendu de telles décharges seraient mortelles, et le sujet élève est un complice dans le but de simuler les effets du choc électrique, celui-ci au passage se faisant un plaisir de donner de mauvaises réponses.

Milgram désire ainsi tester l’influence de différents facteurs sur l’obéissance à l’autorité. Ses hypothèses sont les suivantes :

Plus la victime est physiquement proche, moins l’obéissance sera importante.

Le prestige de l’autorité influence le taux d’obéissance.

La crédibilité, la présence de l’autorité influence le taux d’obéissance.

Pou étudier la première hypothèse, Milgram met en place quatre situations expérimentales : L’éloignement maximal est concrétisé en plaçant l’élève dans une autre pièce, où il ne peut être ni vu ni entendu ; seul au niveau de 350V, il est chargé de mettre des coups dans le mur, puis faire silence de nouveau jusqu’à la fin. La situation éloignée présente l’élève toujours dans une pièce séparée, mais sa voix est audible, l’expérimentateur pourra donc entendre ses cris de douleurs et supplications de cesser l’expérience au niveau des 350V, puis le silence se fait comme dans la précédente. La situation proximale se réalise en mettant en présence l’expérimentateur et l’élève dans la même pièce. Enfin, la situation avec proximité maximale requiert un contact physique entre l’expérimentateur et l’élève, car il devra vérifier que sa main est bien posée sur la plaque électrique pour pouvoir lui administrer un choc.

L’expérience prend fin si l’expérimentateur refuse par trois fois (d’à filé) de poursuivre, ou s’il administre le choc maximal.

En cas d’éloignement maximal, 65% des expérimentateurs vont jusqu’aux 450V. En cas d’éloignement, 63% vont jusqu’au bout de l’expérience, et ce chiffre s’élève encore à 40% lorsque l’élève est dans le même pièce, et 30% lorsqu’il y a un contact physique entre les deux «sujets ».

Concernant l’autorité, le prestige de l’institution pour laquelle travaille l’autorité est de 43% d’obéissance totale pour une autorité fictive, réalisant l’expérience dans un laboratoire délabré, contre 65% s’il s’agit d’une université de prestige.

La source de pouvoir, ici scientifique, est plus efficace en cas de présence de l’autorité sur les lieux (65%) que si elle donne les consignes par téléphone (21% d’obéissance totale).

Une autorité immorale est encore obéie dans 40% des cas. Par immorale, on entend par exemple qu’au début de l’expérience on dit à l’élève qu’on arrêtera l’expérience à sa demande, mais ordonne de poursuivre malgré les plaintes de l’élève lorsque celui-ci demande l’arrêt de l’épreuve.

Milgram imagina aussi modifier les rôles des participants, et observa que l’ordre doit venir d’une autorité crédible, l’ordre d’infliger un choc doit venir d’une autorité plus ou moins insoupçonnable : une figure d’autorité trop jeune, ne portant pas de blouse blanche, etc. sera moins convainquant et donc moins obéi.

La situation doit aussi être logique : Si la victime demande de continuer dans un élan masochiste, alors que le scientifique veut arrêter, cela coupe court à l’expérience. Si la demande est faite par un représentant du scientifique, l’obéissance se réduit à 20%. Si deux scientifiques sont en confit (l’un dit de poursuivre, l’autre d’arrêter), l’obéissance est nulle. Enfin, si le scientifique est lui même assis sur la chaise électrique, et qu’un autre scientifique est présent pour surveiller le déroulement de l’expérience, l’obéissance est supérieure à 60%.

Pourquoi les gens obéissent à une personne d’autorité au point de faire des choses allant à l’encontre de toutes leurs convictions, valeurs ? On vient à distinguer deux modes de fonctionnement de l’homme, deux états psychiques. Le premier état est u état d’autonomie : la personne se perçoit comme un individu qui a prise sur la situation, ne recherche pas à s’expliquer ce qu’il fait, mais s’en donne la responsabilité. Le second est un état d’agent : lorsque la personne se voit comme le rouage d’une organisation, un rouage d’une structure hiérarchique avec des personnes au dessus d’elle qui sont responsables ; une fois que l’individu acquiert cet état d’agent, il va devenir sensible aux ordres et ressentir une responsabilité diminuée de ses actes.

Livre : Eloge de la désobéissance, Broman & Sivan, Fayard : comment une homme ordinaire a pu se rendre complice de la mise a mort de millions de gens en organisant en spécialiste la déportation durant la seconde guerre mondiale : on est d’autant plus agent lorsqu’on ne se pose pas de question sur ce que l’on fait, et que l’on ne sait pas ce que l’on fait, que l’on fait confiance en la hiérarchie (rôle de la perception d’autrui).

Autre livre intéressant sur le sujet : la vie des autres, montre comment un homme sort progressivement de l’état d’agent.