- 1/Faits de mémoire
- 2/ Méthode d’étude de la mémoire
- II Modèle traditionnel de la mémoire
- III Organisation de la mémoire
- IV Traitement d’encodage et récupération
- V Une ou plusieurs mémoires ?
- Bibliographie
1/Faits de mémoire
a/ la mémoire au quotidien.
Les souvenirs autobiographiques sont les souvenirs que l’on garde nous concernant, notre vie, notre passé, etc. mais absents entre 0 et ¾ ans. On note un pic du nombre de souvenirs récents, diminution progressive et un nombre plus élevé demeurant au niveau de l’adolescence par rapport au reste de la vie (courbe en forme de « n_/ »). Le nombre de souvenirs persistent dépend de leur valence émotionnelle, de leur récence et de changements de contextes sociaux et culturels qui se sont produits au moment de ces souvenirs, c’est la cas par exemple pour les souvenirs restant de l’adolescence, plus nombreux que ceux concernant la trentaine chez les personnes âgées.
La mémoire prospective correspond aux souvenirs de l’action. Par exemple, se souvenir qu’on doit aller en cours le lendemain matin (intentions différées). Les dysfonctionnement allant au-delà de l’oubli simple (un évènement vient d’interrompre l’action, par exemple un dictionnaire tombe, on le range et on retourne s’asseoir mais on a oublié d’emporter le livre qu’on cherchait. Une action peut être omise parce que l’on croit l’avoir déjà fait., c’est souvent le as pour des actions routinières comme fermer la porte à clef le soir. On n’oublie pas l’action dans ce cas, mais on croit l’avoir déjà fait parce que dans notre souvenir l’action est présente, mais on la répète tellement souvent qu’on est bien incapable de dire si c’était le jour même ou le précédent étant donnée qu’elle est noyée dans toutes les autres.
b) mémoires déficientes
Les amnésies sont souvent associées à des troubles neurologiques, coma prolongés, lésions. Une amnésie est dite antérograde si elle concerne les évènements se produisant après le trauma. C’est le cas par exemple de HM étudié par Scottville. A 29 ans, HM subit des crises d’épilepsies continuelles. Il subit en 1953 une opération chirurgicale du cerveau puis récupère normalement mais présente une amnésie antérograde.
Au contraire lorsque l’on oublie des évènements du passé, antérieurs au trauma, on parle d’amnésie antérograde. En 1933 un jeune de 22 ans complètement normal par ailleurs ne se souvient de rien avant son statut d’écolier en 1922 suite à un trauma. Il recouvre progressivement sa mémoire au cours des semaines suivantes.
Le cas de CW combine les deux types d’amnésies (étudié par Baddeley en 92). Ce musicien professionnel, directeur de chorale souffre d’amnésie a 40 ans suite à un coma doublé d’une encéphalite. Il est capable de localiser la maison de vacance de ses parents, mais n’a plus aucun souvenir autobiographique desdites vacances passées là bas. Il n’est pas non plus capable d’identifier des visages nouveaux, de personnes qu’il ne connaissait pas avant le coma. Pourtant, il a conservé toute sa capacité à jouer de la musique et à diriger sa chorale, lire des notes etc.
Livre : l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau. « Sacks »
Autres déficits de la mémoire
L’agraphie permet de lire mais pas d’écrire au contraire de l’alexie. L’aphasie désigne un ensemble de troubles liés au langage, qu’ils soient phonétiques ou grammaticaux et donnent lieux à des paraphrasies et/ou jargons complexes.
c) les mémoires prodigieuses
Les mnémonistes sont des personnes qui ont une habileté particulière à retenir les choses en se basant sur des techniques particulières comparables aux moyens mnémotechniques que tout un chacun peut mettre en place.
Le cas de S. il met en place une imagerie visuelle (Luria 1968) et est capable ainsi de retenir une liste de plus de 20 mots dits une seule fois. Il est possible occasionnellement et avec beaucoup d’entraînement pour tout un chacun de retenir 20 mots de cette façon, en apprenant par cœur une association de 20 images avec une liste de nombres de 1 à 20. il suffit alors d’incorporer le mot dit dans l’image correspondant au numéro associé pour pouvoir retrouver dans l’ordre les différents objets dans les images lors du rappel.
VP et SF effectuent des traductions verbales (Hunt, Lore, Ericson) ver des dates et les associent à des mots. L’autre traduit les nombres en résultats de match sportifs, dont il est expert.
Les mnémonistes n’ont pas que des avantages à leur excellente mémoire puisqu’elle les rend incapables de lire de long textes par exemple.
Les experts ont aussi d’excellentes mémoires dans leur domaine. Beaucoup d’études ont porté sur les joueurs d’échecs. Nashdorf a ainsi joué 40 parties d’échec en simultané durant 17h et en a gagné 36, plus 1 match nul. Ces faits de mémoire dénotent l’importance des connaissances antérieures. En effet i on présente un configuration de partie d’échec et que l’on demande de la retenir à des participants, les experts ont de bien meilleurs résultats dans le cas où la configuration est tirée d’une partie réelle, dans laquelle la configuration des pièces lui est connue. Si on leur demande de retenir une partie possible, leur rappel est un peu moins fiable, et si on leur demande de retenir l’emplacement de pièces posées aléatoirement, leur performance n’est guerre meilleure que celle des autres.
2/ Méthode d’étude de la mémoire
Pour étudier la mémoire on utilise le paradigme d’encodage-récupération. L’expérience contient toujours trois phases. La première est la phase d’encodage (et de stockage), au cours de laquelle le sujet effectue la transformation de données perceptives ou mentales en représentations plus ou moins stables et plus ou moins associée à d’autres représentations. La seconde phase consiste en une rétention plus ou moins longue de l’information. S’ensuit a troisième phase, celle de récupération au cours de laquelle les représentations mentales précédentes sont réactivées.
Il existe ainsi trois type d’expériences, chacune centrée sur un des aspects de la mémoire. Les tâches peuvent donc porter sur l’encodage, la récupération ou les deux.
Les méthodes directes, ou test explicites de la mémoire consistent en une tâche au cours de laquelle le sujet est explicitement informé du caractère mnésique de sa tâche : il sait qu’il doit retenir une information et qu’il devra la restituer plus tard, au cours d’un rappel indicé ou non, sériel ou non. La méthode varie en fonction de la quantité et de la qualité des indices perceptifs fournis.
Les méthodes indirectes ou tests implicites de mémoire contiennent un acte de récupération qui n’est pas demandé explicitement à l’avance et auquel le sujet ne se prépare donc pas. Entre l’encodage et la récupération, le sujet doit effectuer des tâches distractrices pour éviter qu’il ne fasse directement le rapport entre l’encodage précédent et le rappel ou la tâche demandée. Il s’agit alors typiquement de compléter des mots dont seul le début est présenté, ou des mots fragmentés auquel il manque des lettres ou encore effectuer une identification perceptive.
II Modèle traditionnel de la mémoire
Atkinson et Shiffirn (68) adoptent la métaphore informatique et parlent en terme de registres de stockage. Il en existe différents. Les registres sensoriels (RIS) stockent une quantité limitée d’information pour un délai très bref, moins d’une seconde. La mémoire à court terme (MCT) est également limitée en capacité et stocke l’information pour un bref laps de temps, mais cependant plus long que le registre sensoriel. La mémoire à long terme (MLT) a une très grande capacité et peut stocker une quantité infinie de données pour une durée illimitée. Le stimulus d’entrée passa d’abord par le registre sensoriel. Le registre lié aux informations visuelles est appelé iconique, celui lié aux infos auditives est dit échoïque. De là, une partie de l’information passa dans l’unité de stockage à court terme dans laquelle sont contrôlés les flux d’informations par des répétitions, un codage, des prises de décision, des stratégies de récupération. Ce registre en en relation directe avec l’unité de stockage à long terme où sont stockées les données de façon permanente. De l’unité de stockage à court terme ressort une réponse.
Les limites de ce modèle sont le stockage du registre sensoriel qui peut se confondre éventuellement avec les mécanismes physiologiques des sens. Le caractère passif du modèle n’est pas compatible avec les théories de décomposition recomposition concernant la perception.
1 / registre sensoriel
a/ capacité du registre visuel.
(Sperling 60) Apres brève présentation de chiffres ou lettres disposés dans un tableau de 4*4, le rappel immédiat donne un résultat proche de 4 items. Si l’on donne un signal sonore différent selon la ligne du tableau à laquelle on désire que le sujet regarde, (son aigu pour celle du haut, grave pour celle du bas, intermédiaire pour celle du milieu), le rappel est de 3 items indépendamment de la ligne où celui-ci est présenté. Pour évaluer la performance du registre visuel l’auteur multiplie le résultat la le nombre de lignes (3) pour obtenir un rappel moyen de 9 items au total qui sont accessibles brièvement depuis le registre sensoriel. Sa capacité est donc évaluée à 9 items, mais le temps où la récupération est possible est limité à 1 seconde.
b/ effacement de contenu.
La mémoire iconique peut être effacée par la présentation successive de 2 lettres avec un écart de 1/10 sec entre les deux. On parle alors de masquage visuel, la lettre F qui précédait la lettre L devient la lettre E lorsque le sujet donne sa réponse. Si le délai s’allonge, on n’obtient souvent plus que la seconde lettre comme réponse et si on l’allonge encore, le sujet pourra nommer les deux lettres.
2/ distinction MCT/MLT
Ebbinghaus étudie l’effet de la position sérielle de récence et de primauté et tente d’étudier les facteurs qui affectent l’un et l’autre de ces effets par dissociation.
Il considère dans un premier temps les éléments de la neurobiologie. HM, épileptique est incapable de faire de nouveaux apprentissages à long terme. KF lui a des problèmes de MCT qui le rendent incapable de répéter des phrases l’homme que le chien a mordu est mort vs l’homme est mord, le chien a mordu.
Ceci interroge sur les distinctions entre MCT et MLT. Comment la MLT peut elle être normale si la MCT est affectée ? Comment expliquer l’effet de récence à long terme (Bjork & Whitten 1974)
3/ Caractéristiques de la MCT.
a/ capacité limite de stockage
la capacité de mémoire immédiate est de 7+/-2 items (on parle de plus en plus souvent de 5+/-2 items). Mais qu’est ce qu’un item lorsque l’on peut retenir aussi bien 5 mots que 5 phrases. Plutôt que d’items on préfère parler de Chunks. Un chunk est une structure unifiée. Le recodage en catégories permet de dépasser les limites de capacité de la MCT.
Le rappel dans l’ordre de chunks est appelé l’empan mnésique.
b/ rapidité de l’oubli
Lors de tâches de rappel, Peterson & Peterson montrent la rapidité de l’oublie, en environ 20 secondes, la performance de rappel libre tombe à 0. Mais cela dépend t il de la durée qui s’écoule ou d’interférences qui s’accumulent. Pour étudier ces facteurs, ils proposent une tâche au cours de laquelle il faut compter à rebours tout en mémorisant une série de chiffres ou réciter l’alphabet alors qu’on essaye de retenir des mots par exemple.
Waugh et Norman manipulent à la fois le temps et l’interférence en faisant varier la position du chiffre témoin dans une liste de 16 chiffres. Le sujet dot rappeler le chiffre qui suit le chiffre témoin. Ce dernier n’est connu de lui qu’après la lecture de la série complète. La durée est manipulée par la cadence de présentation des chiffres.
Avec un délais long, (1 chiffre par seconde), le rappel chute brutalement a mesure que le nombre d’items interférents augmente. Avec un délais plus court (4 chiffres par seconde), on observe la même chose, bien que le nombre de rappel soit légèrement supérieur. L »interférence est donc plus responsable que la disposition des réponses possibles. L’effet des délais au contraire est minime. A plus long terme, on pourrait donc dire qu’un apprentissage distribué est plus efficace qu’un bachotage intense de dernière minute, celui-ci créant possiblement plus d’interférences entre les différents items à apprendre. L’interférence peut être rétroactive ou proactive.
c/ codage du contenu
le codage est il acoustique ? les confusions acoustiques peuvent constituer une preuve de la traduction d’informations visuelles en information verbales, par exemple un F et plus facilement rappelé comme étant un S (acoustique) ou un E (iconique). (autre exemple, C T et O)
1965 : Wickelgren a la même idée. Il observe des confusions gestuelles chez les sourds congénitaux (Shand 82) La traduction est donc fonction du more d’expression.
Tache de Wickens, basée sur la tâche de Brown-Peterson.
Plus il y a d’essais, plus la performance diminue : avec 4 essais successifs, on demande de lire trois mots puis de les rappeler après un comptage à rebours de 18 secondes, les différents essais portent sur des champs sémantiques plus ou moins proches dans un cas (fruits, légumes, fleur, nourriture, professions) contre le même champ sémantique d’un bout l’autre (fruit). On note que plus le champ sémantique suivant est éloigné de celui des fruits, meilleur est le rappel.
Ces résultats pencheraient en faveur d’un encodage sémantique, étant donné que les interférences varient en fonction du degré de proximité des champs lexicaux.
Baddeley considère la MDT comme une extension de la MCT. Il conçoit la MCT comme un système a trois composantes : deux systèmes esclaves et un administrateur central. Les deux esclaves étant la boucle phonologique stockant l’information verbale et le calepin visuo-spacial qui stocke à court terme les informations visuelles par exemple dans le cadre de la conduite automobile.
En leur faveur : les arguments concernant les effets de similitude phonologique et les effets de longueur des mots (expérience avec des noms de pays retenir plus ou moins longs). Pour le second, les perturbations lors de tâches visuelles par le suivi d’items visuels non pertinents (tâche dans laquelle il faut positionner des nombres dans un tableau en fonction de la position d’une étoile.)
L’administrateur central quant à lui a une capacité limitée, son fonctionnement reste nébuleux : il coordonne les informations en provenance des deux systèmes esclaves et fait le lien avec la MLT, tout en gérant l’attention. Il y a peu d’arguments démontrant son existence, éventuellement on let met en cause dans la maladie d’Alzheimer chez les personnes âgées qui sont capables d’effectuer des tâches séparément, mais pas en même temps, sans que la difficulté soit accrue.
III Organisation de la mémoire
1/ notion de représentation mentale
a/ définition
Une représentation mentale est une entité de nature cognitive reflétant une fraction de l’univers extérieur à ce système. Le modèle intériorisé que le sujet construit de son environnement et de ses actions sur cet environnement. Pour le concept d’arbre on peut aune représentation transitoire ( un arbre précis) ou une représentation générale, sur le long terme, elle devient alors une connaissance.
b/ format/encodage
Pour construire du sens à travers les représentations, quelles sont les propriétés perceptive qui sont conservées, sont elles liées à l’encodage ? à la situation ?
Certains disent que non : le format est sémantique et commun, unique, abstrait, amodal. Le codage est propositionnel dans tous les cas.
D’autres disent oui : il existe différents formats (imagé, verbal, procédural) Kosslyn parle d’image mentale, alors que Paivio (71) échafaude la théorie du double codage : imagé et verbal. On parle là de codage modal (qui dépend d’une modalité).
2/ activation et organisation des représentations en mémoire
A processus d’activation
L’énergie mentale est disponible en quantité limitée qui se diffuse sur plusieurs unités d’information mémorisées. Strenberg 69 établit une relation linéaire entre le temps de reconnaissance d’un item et la taille de la liste. En gardant de 1 à 6 chiffres en mémoire, la reconnaissance prend 0.038 sec en plus pour chaque item ajouté. La comparaison se fait de façon
-diffusion d’activation : le nombre d’item a maintenir activé rend le niveau d’activation plus faible pur 2 items celle-ci serait d’1/2 contre 1/6 dans le cas de 6 items à retenir. On constate un effet d’amorçage (meyer, schvaneveldt), un effet de répétition (docteur docteur), un effet sémantique (chien, chat, canari, oiseau, rat…)
-Anderson 74 met en évidence l’effet d’éventail (fan effect) :
I propose au sujet des phrase à mémoriser, ayant un nombre de lien entre elles et note le temps de reconnaissance
Le docteur est à la banque, 0 liens, temps : 1.11
Le pompier dans le parc, 1 lien (4), temps : 1.17
Le notaire dans l’église, 1 lien (4), temps : 1.17
Le notaire dans le parc, 2 liens (2 & 3), temps : 1.22
B organisation de la mémoire permanente
Les réseaux sémantiques se basent sur une activation séquentielle et son unité de base est le concept. Les réseaux connectionnistes impliquent une activation diffusée, distribuée, sont élément de base est l’information élémentaire dont les configurations vont créer une signification.
C réseaux sémantiques
La mémoire est composée de nœuds (concepts) associés par des liens (propriétés qui constituent le concept). Ces nœuds sont organisés de façon hiérarchique et répondent à une exigence d’économie cognitive (héritage de propriétés). La récupération d’un concept dépend du processus de diffusion d’activation dans le réseau.
Dans une tâche d’identification de phrases qu’il faut juger vraies ou fausses, le temps de réponse varie en fonction de l’écart entre le concept et la propriété
Le canari chante (niveau 0 : le canari) temps court.
Le canari vole (niveau 1 : l’oiseau) temps de réponse moyen
Le canari a une peau (niveau 3 : l’animal) temps de réponse court
Objections à l’idée de réseaux sémantiques :
L’effet de fréquence : à un même niveau hiérarchique, si les liens au concept sont fréquents, ils seront identifiés plus rapidement que s’ils ne le sont pas (ex : lister les caractéristiques du requin).
L’effet de distance sémantique
L’effet de typicalité : à un niveau donné, certains exemplaires sont plus représentatifs d’une catégorie que d’autres (exemple le canari et la poule ou l’autruche sont tous deux des oiseaux, lequel est le plus représentatif de la catégorie oiseau ?) on parle de prototypie : le prototype est l’exemplaire le plus représentatifs.
Evolutions : Collin Loftus rejette l’organisation hiérarchique stricte et d’économie cognitive. Il conserve les postulats 1 et 4 (la constitution du réseau et la diffusion).Il propose une autre organisation sémantique hiérarchique. Selon Bartlett, 3 et 2 vont pour les objets, les situations structurées et les évènements. Il parle alors de script.
Schéma : ensemble structuré de connaissances abstraites représentant une donnée particulière d’objets ou d’évènements avec des traits caractéristiques, des attributs et des liens entre ses attributs.
Le script est un cas particulier, il en existe pour la plupart des situations, par exemple le script du restaurant. On entre, (cherche une table, choisit ou s’installer, s’assoit) commander (prendre le menu, regarder, choisir, appeler le serveur, commander, le serveur va demander le repas en cuisine) manger (attendre qu’on nous apporte le plateau, manger, etc) sortir (demander l’addition, faire l’addition, apporter l’addition, payer, sortir). Ces connaissances sont utilisées pour faire des inférences (le serveur nous a oublié…)
D réseaux connexionnistes
Le principe des réseaux connexionnistes est neuromimétique (mimant la neurologie). Les représentations sont distribuées sur une infinité de nœuds, unis par des liens, représentant chacune une unité d’information. Chaque lien a une force associative pondérée (lien plus ou moins fort). Différents états d’activation sont possibles pour un nœud : activé, non activé, inhibé.
Le traitement est distribué : plusieurs nœuds sont activés à un même moment constituent un patron d’activité, état d’activation des unités d’information qui la composent. L’information peut être activée partiellement, l’état d’activation étant très dynamique, les informations activées changent souvent et souvent de façon partielle.
Récapitulatif.
Dans un réseau sémantique, les nœuds et les concepts se confondent, les liens entre les nœuds ont une force associative identique, les nœuds peuvent être activés ou au repos, le traitement est séquentiel (un nœud est activé après l’autre). Un concept est représenté avec ses propriétés associées, l’activation se fait en un tout, de façon stable et durable.
Dans un réseau connexionniste, les nœuds sont des unités d’informations liés par des forces associatives différentes qui peuvent être inhibées, activées ou au repos. Le traitement selon l’information est distribué, plusieurs nœuds peuvent s’activer en même temps constituant ainsi un patron d’activité qui se répartit sur une partie du réseau, l’activation se fait de façon dynamique et plus ou moins partielle.
IV Traitement d’encodage et récupération
1/ Niveau de traitements (Crak & Lockart)
Effet de complexité des traitements
On traite l’information a plusieurs niveaux, du plus superficiel au plus profond. La trace mnésique conservée est l’enregistrement de l’analyse des conduites dans des buts perceptifs et de compréhension. Plus un traitement est profond, plus cela devient sémantique et plus la trace est durable. Selon le traitement effectué (manipulé par exemple de la question posée) est profond, meilleure est la mémorisation.
Effet de génération
L’expérience de bibrow et brower (voir td)
Effet d’autoréférence
Kuiper et Kirker (cf td)
Est-ce que le mot s’applique à vous ?: on note deux fois plus de rappels qu’avec un traitement sémantique si l’on demande au sujet de mettre en relation le mot avec lui-même.
2/ Relation entre encodage et récupération
a/ spécificité de l’encodage
Tulving (1975) met en évidence l’importance du contexte dans la mémorisation : celle-ci est meilleure lorsque les conditions contextuelles sont similaires lors de l’encodage et de la récupération. La récupération est donc liée à la trace mnésique encodée et des indices liés au contexte. Godden et Baddeley confirment cette hypothèse en 1975 en expérimentant sur des plongeurs sous marins. Ceux-ci doivent retenir des listes de mots et les restituer. On fait varier l’endroit où ils doivent faire ses tâches ( sous l’eau ou sur terre) et on note que les résultats sont meilleurs lorsqu’ils sont produits dans des environnements identiques par rapport aux rappels effectués dans l’environnement différent.
Geiselman et Glenny (1977) proposent à des sujets d’imaginer qu’une liste de mots soit présentée soit par une vois masculine, soit par une vois féminine. On leur demande ensuite de reconnaître ces mots énoncés par un homme ou une femme. Les résultats sont meilleurs lorsque la voix imaginée lors de la lecture et celle entendue lors de la tâche de reconnaissances sont identiques.
b/ Compatibilité des traitements cognitifs mis en œuvre entre encodage et récupération
Lorsque les traitements requis à la récupération et à l’encodage sont identiques : la mémorisation est meilleure. En conséquence si on traite phonétiquement des mot il sera plus facile de les reconnaitre si la tâche de rappel fait intervenir leur sonorité (rappelez les mots qui rimaient avec…) Si la tâche est physique, le rappel sera meilleur pour les mot dont on a traité les aspects physiques (rappelez les mots en gras…) Ces types de tâches sont souvent des reconnaissances plus ou moins indicées ou des reconnaissances perceptives.
On considère le rappel non indicé comme naturellement sémantique, on ne propose donc pas de consigne spécifique pour le rappel faisant appel à la sémantique, celui-ci étant un tâche de rappel libre.
V Une ou plusieurs mémoires ?
1/ Mémoire sémantique et épisodique
La mémoire sémantique est l’ensemble des connaissances générales ur le monde, les concepts et répond aux questions de type « quoi ». la source d’information de cette mémoire est la compréhension, son unité d’information est le concept ou l’idée, qui sont organises par relations conceptuelles, le rôle émotionnel est peu important dans ce type de mémoire et la probabilité de l’oubli est faible. La durée de récupération de cette information est aussi moins longue. En laboratoire cette mémoire est analysée par des tests de connaissances générales (capitales d’Europe, fleuves de France, et autres choses apprises communément.) Ce type de mémoire est très suscité dans l’éducation et les connaissances générales mais faiblement intéressante pour ce qui est des témoignages.
La mémoire épisodique au contraire concerne l’occurrence d’évènements personnellement vécue, qu’il est possible de dater (question Quand ?) A noter que la mémoire autobiographique est différente cependant de la mémoire épisodique (mots dans l’ordre). Les sources d’information pour ce type de mémoire sont les expériences sensorielles, qui sont stockées sous forme d’évènements ou d’épisodes liés par des relations temporelles dans lequel le rôle émotionnel influe beaucoup sur la qualité du rappel. La propriété de l’oubli est forte et la récupération de ces souvenirs est plus longue. Pour étudier ce type de mémoire on demande au sujet de rappeler des épisodes particuliers de sa vie. Ce type de mémoire interfère peu dans l’éducation et l’établissement de connaissances, par contre il joue un rôle important dans les témoignages.
2/ Mémoire déclarative et procédurale
La mémoire déclarative qui englobe les savoirs épisodiques et sémantiques) contient les types de savoirs verbalisables au contraire de la mémoire procédurale qui stocke les types de savoir faires, comment faire qui sont plus difficilement verbalisables (tenir en équilibre surun vélo, ne pas tomber de ses skis, mettre en pratique des règles de raisonnements). Les arguments en faveur de cette distinction sont basés sur les capacités des amnésiques chez qui souvent l’une de ces capacités est intacte alors que l’autre ne fonctionne plus.
3/ Mémoire implicite et explicite
La mémoire implicite est sollicitée lors de récupérations non intentionnelles, non conscientes à l’œuvre dans les tests indirects aussi dits implicites. De mémoire. Par exemple, une épreuve d’amorçage de répétition, comme un complètement de fragments de mots.
Les sujets travaillent sur des listes de mots, font des épreuves sans rapports avec celles-ci, puis doivent compléter des mots à trous dans un feuille. On notera que les mots cités dans la liste en début d’expérience représentent environ 50% des mots ; il est aussi possible d’évaluer la rétention de ces mots par évaluation perceptive.
La mémoire explicite est sollicitée lors de récupérations intentionnelles et conscientes à l’œuvre dans les tests directs (directs) de mémoire par des rappels, reconnaissances.
On observe des effets de différents facteurs sur les performances aux tests direct et indirects. Dans le cas des tests direct, le résultat est sensible à la profondeur de traitement, mais peu aux modalités d’études (pas de différence notable entre le ait de lire ou entendre le mot). Les résultats sont sensibles par contre à l’intervalle de rétention, sa durée au développement, à l’utilisation de drogues et à l’amnésie.
Les résultat aux tests indirects à l’opposé ne varient qu’en fonction des modalités d’études, et peu sensibles à la profondeur de traitement, la durée de l’épreuve, les développement, l’utilisation de stupéfiants ou l’amnésie.
Des études développementales montrent que les enfants retiennent plus de mots que les plus jeunes, mais les tâches de reconnaissances d’objets dégradés ne varient pas avec l’âge. Il en va de m^mee si l’on compare des personnes âgées à des adultes plus jeunes.
Les études cliniques sur l’amnésie montrent que même en cas d’amnésie au cours de tâches de rappel direct, les tâches de rappel implicite sont toujours complétées à 50% quel que soient les performances précédentes du sujet.
4/ Questions en débat : quelle voie pour le futur ?
Structuralistes : oui !
Tulving et Schacter pensent que la distinction entre mémoire procédurale et sémantique est assimilable à des structures différentes. Les tests directs pour eux évaluent la mémoire épisodique et sémantique, alors que les tests indirects testeraient la mémoire procédurale (traitement perceptif). Cette théorie manque cependant de précision.
Dans le cas de l’alexie, les personnes sont capables de lire les mots mais sont incapables d’y associer un sens.
Fonctionnalistes : non !
Les différences s’expliquent par de activations ou des traitements ; Leur explication se fait en termes d’activation (Graf, Mandler 84). Les tests directs montrent les processus élaboratifs alors que les tests indirects font appel à des processus intégratifs et associés à un contexte dans lequel les concepts sont pré activés. Ceci n’explique pas l’effet d’amorçage à long terme pour autant.
En terme de traitements, Roediger, Weldon, Challis 89 parlent de compatibilité entre encodage et récupération. Il y a peu de validations empiriques à ce niveau cela dit.
Quelle voie pour le futur ?
Aucune de ces deux théories n’est pleinement satisfaisante et le débat entre structuralistes et fonctionnalistes est très tranché. Il existe sûrement une troisième voie dans laquelle l’unité de la mémoire est préservée tout en impliquant des structures différentes.
Bibliographie
Allan Baddeley (1992) la mémoire humaine : théorie et pratique Grenoble : PUG
Serges nicolas (2002) La mémoire. Paris : dunod.
Tiberghien G. (1997) La mémoire oubliée. Liège : mardaga.